Comment interpréter les résultats de la commission Diesel ?

commission diesel

A la suite du scandale Volkswagen, l’actuelle ministre de l’Environnement, Ségolène Royale a nommé une commission technique censée vérifier l’utilisation ou non par les constructeurs automobiles, de logiciels tronquant les résultats des tests d’émission de polluants. Le 7 mai 2016, elle a présenté les résultats des 50 premiers véhicules testés et le moins que l’on puisse dire c’est que ceux-ci sont parlants : aucun d’eux ne respectent les normes anti-pollution.

Pourquoi de tels résultats ?

Pourquoi s’aperçoit-on si soudainement que ces tests défient tous les tests établis par l’UTAC, l’organisme chargé de l’homologation des véhicules ? En réalité et jusqu’alors, les constructeurs automobiles recouraient uniquement à des tests faits en laboratoire afin d’attester ou non du bon suivi des règles anti-pollution. Or, la commission a requis des tests sur route qui ont été révélateurs et prouvent que les géants de l’automobile optimisent au maximum les tests en laboratoire et manquent de transparence. Tous doivent maintenant rendre des comptes et s’expliquer face à la commission quant aux dépassements d’émissions polluantes.
Renault a fourni une première explication en affirmant que son système de contrôle possédait certaines lacunes. En effet, lorsqu’ils sont réalisés en laboratoire, les tests se font à une température constante de 17 à 35 degrés. Or, en situation réelle, la température est bien souvent inférieure à 17 degrés et cela a pour conséquence d’abimer le moteur et de rejeter jusqu’à 11 fois le taux d’oxydes d’azotes autorisé.

Un nouveau protocole bientôt mis en vigueur…

A partir du 1er juin 2017, un nouveau protocole va faire son apparition afin de garantir plus de transparence et d’endiguer ce phénomène. Cette nouvelle procédure inclura des tests obligatoires sur route et concernera toute l’Union Européenne. Toutefois, les constructeurs automobiles auront quelques années devant eux pour s’y ajuster et pourront dépasser de 2.1 le plafond d’oxyde d’azote autorisé entre 2017 et 2019. A partir de 2025, le seuil sera réduit à 1.5.

… mais décrié par certains élus

Les maires européens s’insurgent contre ce nouveau protocole, porté par Bruxelles, qui selon eux constitue un véritable « permis de polluer ». Une pétition a été lancée et a déjà remportée plus de 100 000 signatures. Les élus pourraient bien saisir la cour de justice de l’Union Européenne si Bruxelles campe sur ses positions.
Toute cette affaire montre bien la façon dont les constructeurs automobiles manipulent les résultats des tests en leur faveur et combien il est nécessaire de lutter pour plus de transparence et ce pour le bien-être de notre planète.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*